Da 20 minutes l Ce membre de la Lega pourrait désormais devenir le premier Conseil fédéral de Suisse italienne depuis 1999, comme candidat de l’UDC.
Norman Gobbi, qui a grandi en Léventine, a gagné tôt déjà ses premiers galons politiques. A 18 ans, il entre dans la Lega, ce mouvement qui a totalement chamboulé les rapports de force politiques au Tessin depuis sa création. Trois ans plus tard, il entre au Grand Conseil. A 32 ans, il devient l’un des plus jeunes présidents du parlement tessinois dans l’histoire du canton.
Norman Gobbi est marié et père de deux enfants. Titulaire d’une licence en communication de l’Université de la Suisse italienne, il a travaillé comme conseiller en communication et marketing.
Les rouages de la Berne fédérale, Norman Gobbi les connaît par sa brève expérience de conseiller national: en 2010, il succède à la Chambre du peuple à Attilio Bignasca, le frère du fondateur de la Lega Giuliano Bignasca. Après une année seulement, il quitte le Conseil national, car il parvient, en 2011, à emporter un 2e siège au gouvernement tessinois pour le compte de la Lega.
Le dossier de la sécurité
Au Conseil d’Etat tessinois, il est depuis en charge du Département de la sécurité. Début 2015, il accède à la présidence du gouvernement. Il profite de cette fonction pour se faire entendre au niveau national. En avril, son département a décrété une mesure exigeant des frontaliers italiens et demandeurs d’un permis de séjour B au Tessin de produire un extrait du casier judiciaire.
Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) lui a alors signalé que cette pratique est illégale, car contraire à l’accord bilatéral sur la libre circulation et au droit européen. Norman Gobbi n’a pas changé d’un pouce sa position, encore confortée en septembre par le Parlement tessinois.
L’affaire des extraits de casier judiciaire a valu à l’ambassadeur de Suisse à Rome d’être convoqué au ministère italien des affaires étrangères pour s’expliquer. Ce litige a également des répercussions sur l’accord sur les frontaliers entre la Suisse et l’Italie, qui n’a pas encore pu être conclu.
Fermeture des frontières tessinoises
Norman Gobbi s’est également montré très ferme en juin face aux flux migratoires, lorsqu’il a exigé la fermeture de la frontière tessinoise.
A l’Expo de Milan, il a en revanche endossé ses habits d’homme d’Etat: il y a prononcé un discours à l’occasion de la journée du Tessin, alors que son parti avait lancé un référendum contre la participation du canton à l’exposition universelle.
Dans une interview parue lundi dans le «Corriere del Ticino», le président de l’UDC Toni Brunner atteste une grande collégialité à Norman Gobbi. Selon lui, le Tessinois «a toutes les cartes en main» pour accéder au Conseil fédéral. De plus, la constellation actuelle est particulièrement favorable à une candidature tessinoise, estime Toni Brunner, vu l’absence depuis seize ans d’un membre italophone au gouvernement.
(nxp/ats)
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