Le Département fédéral de la défense (DDPS) communiquera les détails de l’opération aux cantons le 25 novembre en fin de journée, a indiqué lundi Karin Suini, porte-parole du DDPS. Ces derniers pourront prendre position jusqu’à la mi-janvier.
Le Valais est suspendu au sort de la base militaire à Sion. Le verdict sur son maintien ou sa fermeture agite le monde politique valaisan, divisé sur la question. L’UDC du Valais romand et le PDC demandent le maintien de la base aérienne.
Le PS cantonal a émis une voix discordante, réclamant le retrait des jets militaires et le maintien d’un aéroport civil. Le PLR défend une position médiane demandant l’arrêt des vols d’avions de combat sans remettre en cause la présence de l’armée. Toutes ces positions tournent autour des seules nuisances causées par le bruit.
L’aérodrome de Payerne (VD) n’est quant à lui pas menacé, a assuré Denis Froidevaux, chef du Service de la sécurité civile et militaire du canton de Vaud. «Ces mesures ne devraient pas entraîner de grandes modifications sur le territoire vaudois», a-t-il ajouté.
Denis Froidevaux s’inquiète en revanche pour la caserne de Moudon. Le site abrite des sanitaires, tout comme la caserne d’Airolo (TI). «La Confédération pourrait choisir de n’en garder qu’une», a-t-il indiqué.
Optimisme prudent
D’autres cantons se disent plutôt sereins, notamment le Jura, où le principal enjeu est la place d’armes de Bure. «Berne a prévu d’y investir plus de 50 millions de francs, ce qui nous laisse penser qu’elle ne sera pas concernée par une fermeture», a estimé Damien Scheder, responsable des affaires militaires du canton.
Autre atout, «le site dispose d’un important réseau de chemins goudronnés permettant d’effectuer des mouvements avec des chars», a-t-il ajouté.
Même optimisme prudent à Fribourg. Le canton a également bénéficié de récents investissements pour sa place d’armes de Grolley, a indiqué Didier Page, porte-parole de la Direction fribourgeoise de la sécurité et de la justice. Il n’a pas souhaité commenter davantage.
Genève confirme pour sa part avoir été consulté, mais ne souhaite pas donner de précisions. Neuchâtel n’était pas en mesure d’informer sur le sujet.
Postes menacés et manque à gagner
Côté alémanique, certains cantons ont déjà formulé des revendications. Le Conseil d’Etat d’Argovie veut se défendre contre un «démantèlement irresponsable». Les cinq emplacements concernés représentent 593 emplois, et la création de richesse liée à l’armée se monte à 48 millions de francs par an. Le DDPS doit donc proposer des «solutions de remplacements adéquates».
Zurich désire conserver le centre de recrutement à Rüti et la place d’armes à Reppischtal. Le gouvernement st-gallois espère lui que la région territoriale 4 gardera son quartier général dans le chef-lieu cantonal.
Les Grisons demandent que la brigade d’infanterie de montagne 12 ne soit pas dissoute. Comme à St-Gall, le canton exige que les emplois et sites actuels continuent d’exister.
Ecole de recrues en italien
Le Tessin redoute que des fermetures de sites menacent l’équilibre entre les écoles de recrues, le centre de logistique et le centre de commandement et de recrutement. «Les écoles de recrues fournissent ses clients principaux au centre de logistique», souligne le directeur du Département de l’intérieur Norman Gobbi.
Dans le canton italophone, on estime qu’il est important qu’une école de recrues donnée en italien continue d’exister. Sinon, davantage de jeunes Tessinois pourraient tourner le dos au service militaire.
(ats)