Le Tessin! Le canton suisse le plus sympathique, c’est lui (sondage Isopublic/SonntagsBlick, 5 août 2012). Ce score, conforme à une enquête de 2003, est à la fois attendu et surprenant. Car le Tessin se plaint de la Suisse.
Deux élus de la Ligue des Tessinois (Marco Borradori et Norman Gobbi) le gouvernent au côté de Laura Sadis (libérale-radicale), Paolo Beltraminelli (PDC) et Manuele Bertoli (socialiste). Une équipe rare.
Justement ! Ce malaise Tessin-Suisse coïncide, en partie, avec la naissance en 1991 d’une Ligue des Tessinois jugée agressive et populiste. Dès décembre 1992, le Tessin refuse l’ouverture en politique étrangère (ex : Europe, casques bleus, soldats armés à l’étranger, ONU). Dès 1999 (départ de Flavio Cotti), Tessin et Suisse italienne sont privés de Conseiller fédéral. Au Parlement, leurs candidats sont écartés. Les problèmes frontaliers liés à l’Italie voisine y ajoutent. Au Gothard, la percée d’une nouvelle ligne ferroviaire de base (pour 2016) tout comme le projet de deuxième tube autoroutier peinent à inverser la tendance.
Le classement des « cantons sympathiques » offre d’autres surprises. Berne, Grisons et Lucerne prennent les trois places suivantes. Les Romands s’éparpillent. Le Valais sort 5e, Neuchâtel 6e, Fribourg 7e, Genève 11e, Vaud 15e, le Jura 22e. Bâle-Ville, lui, serait 13e, Zurich 23e. Bizarrement, le classement des villes est parfois différent. Berne, Lucerne, Zurich, Lugano, Bâle, Genève, Lausanne, St-Gall, Neuchâtel et Sion y occupent les dix premiers rangs. D’ailleurs, y a-t-il une ville ou un canton « antipathique » ? Mais non.
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